L'importance de la santé mentale au travail

Au Luxembourg, réglementer et prévenir les risques psychosociaux au travail est l'un des objectifs du plan national de santé mentale pour la période 2024 à 2028. Mais comment s’y prendre au quotidien pour prendre en compte ces risques et garantir un cadre de travail épanouissant pour tous ?

Le Conseil européen définit la santé mentale comme « un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, gérer le stress, travailler et contribuer à la vie de sa communauté ». Afin d'améliorer l'état de santé mentale général en Europe, le Conseil privilégie une approche par secteur. On peut en effet aborder le sujet dans différents contextes comme l'éducation ou le travail, pour ne citer que ces deux exemples. Ainsi, il est possible de mettre en place des plans d'actions spécifiques pour lutter contre les nombreux effets néfastes d'une mauvaise santé mentale.

Dans le monde du travail, les travailleurs qui occupent des emplois précaires sont les plus touchés par des troubles psycho-sociaux. Mais aussi, les travailleurs plus susceptibles d'être confrontés à des événements indésirables ou compliqués comme les agents de santé, les travailleurs humanitaires ou le personnel des services d'urgence. On remarque également que la numérisation, la robotisation et l'utilisation de l'intelligence artificielle au travail peuvent avoir des effets négatifs sur les conditions de travail. 

Au sein d'une organisation, une bonne santé mentale rime souvent avec qualité du travail et productivité. Le bien-être des travailleurs dépend d'un fragile équilibre entre les exigences professionnelles qui leur sont adressées et leur capacité à y répondre. Pour maintenir cette harmonie, il faut pouvoir notamment soutenir le management, protéger les relations sociales internes, assurer les moyens techniques nécessaires et garantir la sécurité.

Dans le cadre de son travail, on peut être amené à vivre un trop plein de tensions psycho-sociales. Par exemple : avoir à effectuer des tâches pénibles dans un environnement de travail inadapté, subir un grand changement organisationnel, ou encore vivre des difficultés relationnelles avec sa hiérarchie. Ces situations, si elles ne sont pas bien gérées, peuvent dégénérer et avoir des conséquences néfastes sur le travailleur, bien-entendu, mais aussi, à plus large échelle, sur l'entreprise : incapacités de travail, mauvais rendements, perte de clientèle, accidents du travail, etc.

Les risques les plus fréquemment liés à une charge psychosociale importante pour les travailleurs sont : le stress, les violences et les agressions, le harcèlement moral et sexuel, le burn-out et les conduites addictives. Il n'est pas rare que des problèmes communs soient à la source de plusieurs de ces situations subies. De même, un problème en entraîne régulièrement un autre (le harcèlement qui engendre du stress qui engendre des conduites addictives) et ainsi de suite. On peut dire qu'il s'agit d'un cercle vicieux à éviter à tout prix.

Le cadre de travail n'est pas toujours responsable de l'apparition de problèmes de santé mentale. Les circonstances peuvent aussi avoir un impact sur le bien-être d'une entreprise : récession économique, urgence humanitaire, problème de santé publique... Mais il est vrai que l'organisation du travail est l'un des leviers les plus importants de la prévention des risques psycho-sociaux. Cette organisation doit être propre à l'entreprise et correspondre à ses réalités. 

Pour éviter les problèmes de santé mentale au travail, différents acteurs ont un rôle à jouer comme les pouvoirs publics ou les organisations syndicales. Au sein de l'entreprise, les employeurs peuvent directement influencer le bien-être au travail en prenant des mesures pour promouvoir et protéger la santé mentale en interne. Pour cela, l'Organisation Mondiale de la Santé recommande de :

• former les cadres aux questions de santé mentale : les aider à capter les situations de détresse émotionnelle et développer les compétences relationnelles par exemple ;

• former les travailleurs : les sensibiliser, leur donner de meilleures connaissances sur le sujet ;

• mettre en place des interventions destinées aux travailleurs.

Voici quelques aménagements que les employeurs peuvent mettre en place au sein de leur organisation de manière adaptée.

• Former les managers à la santé mentale. Exemple : leur permettre de suivre des cours sur la reconnaissance des signes de burnout ou sur la gestion des conflits.

• Améliorer les conditions de travail. Exemple : permettre des aménagements d'horaires ou octroyer des congés spéciaux pour les rendez-vous médicaux.

• Encourager l'entraide et la bienveillance. Exemple : organiser des campagnes de sensibilisation en interne ou des événements sur le thème de la santé mentale.

• Accompagner les personnes qui ont des problèmes de santé mentale au travail ou lors de leur retour au travail. Exemple : permettre une reprise progressive après un burn-out.

• Mettre en place des initiatives pour aider à la gestion du stress. Exemple : organiser des séances de yoga ou de méditation ou encourager à l'utilisation d'outils pratiques comme des applications ou des podcasts.

Sources :

https://www.consilium.europa.eu/fr/policies/mental-health/

https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/mental-health-at-work

https://www.consilium.europa.eu/fr/policies/mental-health/

https://www.csl.lu/fr/sante-et-bien-etre-au-travail/prevenir-les-risques-psychosociaux/

https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/mental-health-at-work