Auteur: Xavier Foucaud
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Cet article fait partie de notre série du mois : “Les emplois verts (green jobs) au Luxembourg”.
Chaque mardi, retrouvez un article différent sur notre site :
Au Luxembourg, la transition écologique n’est plus un simple discours : de nombreux acteurs transforment leurs modèles économiques. Mais quelles entreprises engagent réellement la mutation et créent des emplois verts ?
Au Luxembourg, plusieurs grands groupes ont déjà pris une avance notable dans la transition écologique.
Encevo, les CFL et ArcelorMittal Luxembourg ont lancé des programmes structurants associant décarbonation, efficacité énergétique, électrification des flottes ou encore rénovation des infrastructures.
De manière générale, la transformation dépasse le simple remplacement de technologies. Elle implique une réorganisation globale du modèle d’affaires, intégrant la réduction des déchets, l’optimisation énergétique des sites, l’amélioration de la mobilité des collaborateurs et l’adaptation aux nouvelles normes environnementales.
Dans cette optique, la finance constitue un levier majeur de cette dynamique grâce à la Luxembourg Green Exchange (LGX), plateforme incontournable de la finance durable (voir vidéo ci-dessous). L’OCDE rappelle que la LGX « joue un rôle pionnier dans la finance durable », et liste plus de 2 100 obligations vertes issues de 60 pays.
Cette montée en puissance génère des besoins en compétences nouvelles : techniciens spécialisés dans les énergies renouvelables, ingénieurs en efficacité énergétique ou experts en mobilité durable.
Les entreprises qui prennent réellement le virage vert sont celles qui mesurent leurs impacts, réorganisent leur chaîne de valeur et publient des résultats concrets.

Si les grands groupes donnent la direction, les PME et startups constituent l’un des principaux moteurs de l’économie verte luxembourgeoise.
On peut citer Orbisk, qui développe une solution d’intelligence artificielle dédiée à la lutte contre le gaspillage alimentaire, ou encore Ouni (Organic Unpackaged Natural Ingredients), pionnier de la distribution sans emballage, qui démontrent que l’écologie peut aller de pair avec la performance économique.
Selon le rapport annuel 2024 de Luxinnovation, 891 entreprises ont été soutenues cette année-là, dont une part importante engagée dans des projets liés à la durabilité.
Cette dynamique favorise l’émergence de nouveaux métiers hybrides associant tech, circularité, logistique verte ou mobilité partagée. Elle renforce également la diffusion de compétences transversales dans l’ensemble de l’écosystème économique.
Au Luxembourg, les pouvoirs publics ont largement contribué à accélérer la transition écologique grâce à un arsenal d’aides financières et de dispositifs d’accompagnement.
Le Ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable (MECDE) et Luxinnovation soutiennent les projets via des subventions ciblées, des crédits d’impôt pour investissements verts ou encore des programmes comme le Green Transition Fund et Neistart Lëtzebuerg.
Ces politiques créent un environnement propice à l’innovation, réduisent les obstacles à l’entrée pour les projets verts et renforcent l’attractivité du pays en tant que hub européen de la finance durable.
La transition écologique transforme profondément le marché du travail. D’un côté, les secteurs liés à la rénovation énergétique, aux infrastructures de recharge ou aux services de mobilité décarbonée créent de nouveaux emplois. De l’autre, certains secteurs traditionnels, comme les transports routiers classiques ou les activités liées aux énergies fossiles, connaissent un ralentissement.
Un récent rapport de l’OCDE souligne que si l’emploi reste robuste, le nombre de postes vacants demeure supérieur à la moyenne pré-pandémique, ce qui implique un besoin d’adaptation rapide des compétences.
Cela représente un enjeu majeur pour les services RH : accompagner la reconversion, anticiper les qualifications de demain et éviter les fractures entre secteurs en croissance et activités en déclin.

La transition verte nécessite donc une vigilance constante afin d’éviter que les engagements ne restent au stade déclaratif. Une étude sur la finance durable, intitulée « A reality check on green finance » souligne une certaine stagnation récente en Europe malgré les montants mobilisés.
Le Luxembourg affiche une ambition claire en matière d’économie verte et mobilise de nombreux acteurs : grandes entreprises, PME, startups et pouvoirs publics. La transition écologique s’impose comme un levier majeur d’innovation, de compétitivité et d’attractivité. Mais cette transformation doit s’accompagner d’engagements mesurables, d’investissements réels et d’une évolution des compétences.
Pour les entreprises, cela signifie intégrer la durabilité au cœur de leur stratégie. Pour les salariés et candidats, l’économie verte représente une source d’opportunités et un terrain favorable à la reconversion professionnelle.
Plusieurs entreprises illustrent concrètement cette transition :
Encevo Group renforce la production d’électricité verte et développe les smart grids en suivant un objectif de neutralité carbone pour 2040.
ArcelorMittal Luxembourg mise sur l’acier recyclé via son programme XCarb™ et vise une réduction de 30 % des émissions d’ici 2030.
Les CFL poursuivent la modernisation énergétique du parc ferroviaire avec l’ambition d’atteindre 100% d’électricité verte en 2026.
Orbisk réduit le gaspillage alimentaire de 30% dans les établissements pilotes.
Ouni étend son réseau de magasins zéro déchet et crée des emplois locaux.
BGL BNP Paribas investit dans des fonds ESG et gère 2,4 milliards d’euros d’actifs durables.
Comment reconnaître une entreprise vraiment engagée dans l’économie verte ?
Une entreprise engagée mesure ses impacts, publie un reporting durable et met en œuvre des actions concrètes, comme la réduction de CO₂ ou des investissements verts.
Les PME et startups jouent-elles un rôle important dans l’économie verte au Luxembourg ?
Oui, elles portent une grande partie de l’innovation verte et bénéficient du soutien d’acteurs comme Luxinnovation.
Quels sont les principaux freins à la transition verte des entreprises luxembourgeoises ?
Les obstacles majeurs sont le coût des investissements, le manque de compétences et la difficulté à mesurer précisément les impacts.
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